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seconder la maison de Carrare. François, presque abandonné, est contraint de demander un armistice et un saufconduit pour se rendre au camp des provéditeurs de la république : il n'était pas capable de négliger rien de ce qu'on pouvait attendre d'un caractère inébranlable; il avait préparé une troisième enceinte de défense, et au-delà, approvisionné un château presque inexpugnable, surtout dans ces temps, où l'artillerie n'était pas aussi terrible qu'elle l'est devenue depuis. Personne n'ayant voulu le suivre dans ces retranchements, et la peste ayant enlevé le courage aux esprits les plus fermes, Carrare demande à traiter; se confiant au caractère de Galéas de Mantoue, il lui dit:

J'irai à Mestre, de là à Venise: « je négocierai avec la république ; mais « si la négociation ne réussit pas, pro« mettez-moi de me remettre ma ville « dans l'état où elle est en ce moment. >> Galéas de Mantoue en donna l'assurance sur sa foi de général; mais peu de temps après, sous un prétexte frivole, quelques émissaires gagés entrèrent à Padoue, et crièrent : « Vive « Saint-Marc!» Des citadins, des hom

puis, au nombre de 90, placés dans les murs latéraux. Aux quatre côtés sont de beaux escaliers qui donnent entrée dans la salle par autant de portes. Sur chacune est un buste en demi-relief offrant des portraits d'hommes illustres de Padoue, tels que Tite-Live, le prince des historiens, Albert, théologien, Paolo, jurisconsulte, et Pietro d'Appone, médecin qui étudia à Paris, et y prit ses degrés. La grande salle est située parallèlement à l'équateur, de manière que, dans l'équinoxe, avant qu'on bâtît le palais prétorial, les rayons du soleil, à son lever, entraient par les fenêtres du dernier rang vers l'orient, et passaient par celles du couchant. Dans les solstices, ils entraient par les ouvertures du midi, et sortaient par celles du nord. Il est encore à observer que les rayons solaires allaient, de mois en mois, frapper les signes du zodiaque, peints le long des murs du Salone, et sur lesquels le soleil passait régulièrement.

On a placé au Salone, en 1818, le médaillon en plâtre de Belzoni, célèbre voyageur qui a remonté le Niger, et qui est natif de Padoue.

mes de la classe la plus infime applaudirent à ce cri, et introduisirent les troupes vénitiennes, malgré Galéas de Mantoue. En vain Carrare insiste pour rentrer dans la citadelle; il n'était plus temps. Galéas offre de l'accompagner à Venise pour rendre témoignage de sa promesse; mais on ne l'écoute pas quand il parle de cet engagement. On le créa noble vénitien; on le reçut avec de grands honneurs; on ne lui permit pas d'articuler la moindre défense en faveur de Carrare. Le lendemain de leur arrivée à Venise, Carrare et son fils, François Terzo, furent amenés en présence de la Seigneurie on les invita à se mettre à genoux; et alors un noble annonça qu'ils imploraient la clémence de la république. Le doge leur fit signe de se relever, puis de prendre place à ses côtés ensuite il reprocha au père son ingratitude; le discours du doge se termina par ces paroles : « Le duc << de Milan vous avait enlevé Padoue; << nous vous avons aidé à y rentrer :

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indulgence, secours, honneur, ou«bli de graves injures et de violation « de droit des gens, nous avons prodigué tous ces bienfaits à votre père et à vous, et, depuis, vous avez « tout oublié. Nous remercions Dieu « de ce qu'il a remis votre sort entre « nos mains. »>

Carrare aurait pu répondre que lorsque la république ne l'avait pas redouté, elle s'était déclarée contre lui ; qu'ensuite elle l'avait protégé dans la crainte d'avoir près de soi un voisin tel que Jean Galéas. Le génie de Carrare seul avait produit les prodiges qui avaient relevé sa maison. Quant à l'enlèvement des sénateurs, et à la violation du droit des gens, c'était un crime du père. On nomma une commission de cinq membres pour instruire ce que Carrare, de François Terzo, et de l'on appelait le procès de François Jacques Carrare, fait prisonnier à Vérone. Jacques del Verme, appelé auprès de la commission, n'y manifeste pas les sentiments généreux qu'on demande toujours à un guerrier. Trois avis partageaient les commissaires. On

proposait de reléguer les princes en Candie. On proposait une détention perpétuelle dans Venise. Un troisième parti voulait la mort. Jacques del Verme, apparemment jaloux de la gloire de François, appuya cet avis de raisons semblables à celles qu'avait données le juge provençal qui avait condamné Conradin en disant, avant de lire la sentence : « Mors Corradini, vita Caroli. La mort de Conradin est la vie de Charles. » Del Verme, qui aurait mérité le sort de ce juge inique, représenta qu'il ne fallait pas s'exposer à craindre l'inconstance des Padouans, et à voir des princes redoutables par leur talent, leur génie, et de grands exemples héréditaires, reconquérir leurs états une seconde fois. Del Verme finit ainsi : « Je ne vois de prison sûre « avec les Carrare, que la prison du tombeau. >>

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Il y avait là une férocité d'inquisiteur; le tribunal des dix évoqua l'affaire: c'était prononcer une sentence de mort. Dès ce moment, on ne trouve plus de traces de procédure. Le 16 janvier 1406, un moine fut introduit dans le cachot où était enfermé le seigneur de Padoue, et vint l'exhorter à recevoir la mort avec courage. François se livra d'abord à des transports de fureur et d'indignation, puis il s'apaisa, se jeta aux genoux du religieux, se confessa, reçut l'absolution et la communion. Quand le prêtre se fut retiré, deux des dix et deux de la quarantie entrèrent, suivis de bourreaux et de leurs aides, au nombre de vingt. Carrare, hors de lui, voulut se défendre; il s'arma d'un escabeau de bois, et il en frappa ceux qui s'avancèrent les premiers. Accablé par le nombre, saisi par les mains, par les bras, par les vêtements, renversé, il fut étranglé avec la corde d'une arbalète. Le lendemain, on l'ensevelit honorablement dans l'église de Saint-Étienne des Ermites. «< Fran

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« naissances étendues et variées, son « courage héroïque.

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Le jour suivant, le même confesseur alla prévenir les deux fils de Carrare de se disposer à la mort. Ils s'embrassèrent tendrement, recurent la communion ensemble, et s'embrassèrent encore une fois. François Terzo, l'héritier légitime, fut exécuté le premier, là où avait péri son père; Jacques y fut conduit ensuite. Il demanda la permission de recommander à Dieu l'ame de son père et celle de son frère, et d'écrire à sa femme pour la consoler de son malheur : ensuite il avança la tête et la tendit au lacet. Le soir même on prit le soin fort inutile de répandre dans la ville que les trois princes venaient de mourir de mort subite.

Il restait à Florence deux fils légitfmes de François. Venise fit publier à son de trompe qu'elle donnerait quatre mille florins d'or à celui qui livrerait vivant l'un ou l'autre de ces princes, et trois mille florins à celui qui les tuerait. Quelles mœurs publiques! et quelle puissance alors, excepté celle de la religion, pouvait arrêter de tels forfaits! Il ne se trouva en Italie aucun assassin assez vil pour répondre à l'invitation atroce qui poursuivait si cruellement la noble famille. Florence ne cessa de protéger ceux que François avait remis à la foi de la république. Ubertino, l'aîné, mourut de maladie en Toscane, âgé de dix-huit ans ; Marsilio essaya de rentrer dans Padoue; mais il fut trahi, arrêté, conduit à Venise, où le conseil des dix lui fit trancher la tête le 24 mars 1435.

Les Vénitiens, à la suite de cette guerre, occupèrent Bellune, Feltre, Vicence, Vérone, Padoue et Rovigo, c'est-à-dire tout le pays renfermé entre la Piave, les montagnes, le lac de Garde, le Pô et les lagunes. Voici les Vénitiens dans la position qu'ils conserveront à peu près jusqu'à nos jours.

Les tuteurs de Jean-Marie et de Philippe-Marie Visconti les faisaient soigneusement élever, le premier à Milan, le second à Pavie. (Voy. pl. 40) (*).

(*) On voit la cathédrale de Pavie sur la

PUISSANCE DES VENITIENS DANS LE LEVANT. — LES

DIX TOUJOURS SOUPÇONN BUX. ÉLECTION D'UN

PAPE VENITIEN.

Les intérêts de Venise avaient pris aussi un grand accroissement dans le Levant. Ils multipliaient leurs établissements sur la presqu'île de l'ancienne Grèce. Alors, mêlant à l'audace une modération quelque peu craintive, ils conclurent un traité avec Soliman, empereur des Turcs, qui les laissa maîtres d'un arrondissement autour de leurs comptoirs, moyennant un tribut annuel de 1600 ducats.

Vers cette époque, un complot fut formé, ou plutôt, dit spirituellement M. Daru, un murmure fut proféré contre les patriciens. Deux citadins, François Baldovini et Barthélemi Anselmi, causant un jour, avec l'abandon de l'amitié, se communiquaient les sentiments d'indignation que leur faisait éprouver l'insolence des membres du grand conseil. Baldovini osa dire qu'il serait possible de la réprimer; il ajouta : « Si les citoyens riches voulaient assembler leurs affidés, ils se « déferaient des nobles les plus odieux, et ils aboliraient les dix. » Cette confidence jeta le trouble dans l'esprit

d'Anselmi. Il courut dénoncer son

planche 40. Elle est nouvellement élevée sur les ruines de l'ancienne. Celle-ci était, suivant le rapport de Misson qui l'a observée en 1688, « petite, obscure, basse, et bâtie tout de travers.» On remarque avec plaisir, dans la nouvelle église, la chaire qui règne autour d'um des piliers. Elle se distingue par sa sculpture en bois, et elle est soutenue par les douze apôtres placés en cariatides. A quatre milles à peu près de Pavie, est la célèbre Chartreuse où François 1er demanda à être conduit quand il fut fait prisonnier. Cette retraite religieuse date de la fin du quatorzième siècle, et fut bâtie par Jean Galéas Visconti (voyez page 154). L'église a été construite sur le dessin de Bramante. Plusieurs des autels semblent être couverts d'une étoffe brodée. Vue de près, cette étoffe n'est plus qu'un assemblage de petites pièces de marbre de différentes teintes, qui ont pris, sous la main patiente de l'ouvrier, la forme d'une tapisserie.

ami, qui fut pendu le jour même. Le lendemain, le dénonciateur fut agrégé au patriciat. Le patriciat était le but auquel aspiraient tous les citadins. Il avait cependant ses dangers. Ce fut à cette époque que l'on porta une loi qui ordonnait qu'en cas de peste dans la ville, tout sénateur fût tenu de ne pas sortir de Venise. La contagion survint quelque temps après : elle emporta trente mille personnes. Plusieurs des citadins s'enfuirent. Le sénat resta tout entier, et vit périr la moitié de ses familles. L'histoire doit signaler également la politique cruelle et les actions sublimes.

Un événement imprévu répandit alors dans Venise une joie populaire. Innocent VII, successeur de Boniface IX, était mort en 1406. Un cardinal vénitien, Ange Corraro, fut élevé au pontificat. C'était la première fois que la nation recevait cette illustration. Le nouveau pontife prit le nom de Grégoire XII. Peu de temps après, il abdiqua solennellement.

Quelques auteurs ont dit que le gouvernement vénitien, toujours peu disposé à favoriser l'ambition des ecclésiastiques, ne se départit pas en faveur de Corraro, son sujet, d'un système d'indifférence sur la rivalité des papes (car il y avait alors un anti-pape qui se faisait appeler Benoît XIII); mais ces auteurs se sont trompés. Venise eut tant de satisfaction d'avoir vu un de ses sujets revêtu du manteau pontifical, qu'elle ne fut pas étrangère à l'élection du successeur.

Celui-ci était encore sujet de la république, et fut recommandé par elle aux cardinaux. Il s'appelait Pierre Philargi, et il était né dans l'île de Candie. La république ne tarda pas à se ranger à l'obédience du nouveau pape, qui prit le nom d'Alexandre V.

DESCRIPTION DE DIVERS COSTUMES.

Nous avons offert une idée du costume de quelques-uns des premiers souverains qui ont régné anciennement dans diverses parties de l'Italie. (Voy. pl. 33, le duc Boniface III, et

la comtesse Mathilde.) Nous avons représenté un pape remettant le stocco, où l'épée de commandement, à un doge agenouillé. (Voy. même pl. ) Pour continuer à faire connaître d'une manière plus précise quelques-uns des principaux personnages qui viennent de passer sous nos yeux, ou qui nous suivront jusqu'à la fin de cet ouvrage, et pour faire comprendre nos explica tions à la fois, par l'esprit et surtout par les yeux, grace au secours du dessin, compagnon fidèle de notre récit, nous donnerons ici, et toujours d'après des autorités authentiques, le costume de deux hautes puissances ecclésiastiques, celui d'un cardinal et celui d'un archevêque; enfin ceux d'un chanoine, d'un dominicain, et d'un chartreux auxquels nous joindrons celui de Cimabué. (Voy. pl. 41) (*). Par la même

(*) Le cardinal (A) représenté ici porte les habits tels qu'on les observe sur les peintures du temps. Ce fut Boniface VIII qui attribua aux cardinaux le manteau écarlate. L'habit n'est pas tout-à-fait taillé de la même manière qu'aujourd'hui. La forme du chapeau a été conservée. Ce costume est sans contredit le plus magnifique dont l'homme puisse être revêtu: il a toute l'ampleur, toute la dignité des vêtements orientaux, et la couleur pourpre sera toujours celle qui imposera le plus de respect.

L'archevêque (E) est ici revêtu de l'aube, robe blanche de lin qui traîne à terre. Sa dalmatique a la forme d'une croix, et elle est ouverte sur les côtés. Le costume, en général, a subi quelques variations pour le rochet, et pour le pallium, ornement de laine blanche, semé de croix noires, et envoyé par le pape à chaque archevêque.

Le chanoine (F) a les vêtements que les chanoines portaient en 1368. Le dessin a été pris du tombeau d'un chanoine napolitain, enterré cette même année, dans l'église de Sainte-Cécile à Rome, qui appar tient aujourd'hui aux religieuses bénédictines.

L'institution des chapitres de chanoines, qui se propagea en Italie dans le neuvième siècle, n'ajouta pas peu d'éclat au culte extérieur de la religion. L'usage de la psalmodie était déja établi dans le clergé séculier; et, du temps des barbares, il n'y avait presque pas d'église paroissiale dans la ville et

raison, nous offrirons le dessin exact d'une statue de Charles d'Anjou, roi de Naples, que nous avons vu nommer sénateur de Rome (voy. pag. 96): cette statue curieuse sous le rapport de l'art, est encore placée dans la grande salle du tribunal sénatorial, qui, malgré la solennité de ce titre et la place d'honneur qu'il occupe aujourd'hui au Capitole à Rome, n'a cependant qu'une juridiction civile fort restreinte. (Voy. pl. 42.) Sur la même planche on remarquera une dame noble romaine, et une dame noble siennoise (**). Rome et Sienne sont les deux villes où l'on dit que les femmes

au dehors, où l'on ne chantât la messe et quelque partie de l'office divin les jours de fête. Mais, depuis l'institution des chanoines, les fonctions du culte commencèrent à se faire avec plus de régularité et de dignité, et les cathédrales retentirent du chant grégorien. Il y eut même des églises dans les villes et dans les bourgs où l'on établit des chapitres de chanoines (ce qui leur fit attribuer le nom de collégiales), pour donner plus de majesté à la célébration du culte divin. Le concours des fidèles dans les églises devint encore bien plus considérable, après qu'on y eut introduit généralement l'usage des orgues, apporté, pour la première fois, lien, en 672 (voyez page 46). de l'Orient en Italie, sous le pape saint Vita

Le dominicain (B) est copié de la pierre sépulcrale du septième maître du sacré palais, mort le 7 mars 1300, l'année du

jubilé de Boniface VIII. Le portrait du

moine est exécuté sur ce tombeau, en mosaïque, et nous permet de juger comment cet art était cultivé à cette époque. La tunique et le scapulaire sont blancs. Le manteau ouvert depuis la ceinture est de couleur noire. Je ne sais pas pourquoi l'artiste a donné à ce moine cet air irrité qui est peu convenable.

Le chartreux (C) est habillé comme on l'est aujourd'hui dans son ordre.

Cimabué (D). Le portrait de ce célèbre peintre a été peint par Simon Memmi, à

Florence.

(**) La dame romaine est la femme de Luc Savelli, morte en 1315.

La noble siennoise, empruntée à une peinture de Sienne, porte une couronne d'or sur un bonnet jaunâtre.

ont toujours déployé le plus de luxe et de goût de la parure. La même planche offre une musicienne assise et d'autres jeunes femmes. Sur la planche 43 on remarque un sénateur de Rome, deux femmes nobles, un médecin, un plébéien, et sur la planche 44, Pétrarque, des nobles et des guerriers italiens (*).

On verra plus tard d'autres costumes apparaître dans le récit que nous ne voulons pas interrompre davantage.

LES FRANÇAIS ▲ GÊNES. — LES FLORENTINS A PISE. -LADISLAS ROI DE NAPLES. CONCILE DE PISE. -LOUIS II D'ANJOU EN ITAME. IL SE RETIRE EN PROVENCE.

Jean le Meingre de Boucicault, maréchal de France, qui commandait dans Gênes pour le roi, y avait rétabli la tranquillité. Sa réputation de courage avait inspiré à Gabriel - Marie Visconti, seigneur de Pise, la pensée d'appeler à son secours, contre les Florentins, la garnison française aux ordres de Boucicault. Il était résulté de l'intervention du maréchal que les Florentins avaient accordé une trève à Gabriel-Marie. Mais tout à coup Gênes, étant ennuyée d'une soumission qui durait depuis long

(*) Sur la planche 43 on voit un sénateur de Rome (F), Pierre Lante, enterré dans l'église d'Araceli. Il a une toque ducale, un manteau de brocart ras d'or, doublé d'hermine, trois anneaux aux doigts, un brillant, un rubis, une émeraude. Il tient une baguette d'or surmontée d'une petite boule avec une croix.

On voit une noble romaine (A), une noble siennoise (B), une matrone siennoise (C), un médecin (D); il a un manteau noir doublé de blanc, une robe écarlate, une chaussure rouge; un plébéien (E); il a un sarrau jaune fermé par des boutons noirs, un capuchon de la couleur du sarrau, et des souliers noirs.

Sur la planche 44 on distingue Pétrarque (E) entièrement vêtu d'écarlate, avec un capuchon doublé d'hermine. C'est le costume qu'il portait à son couronnement au Capitole, en 1341; on voit ensuite deux nobles italiens (D et E), un militaire (B), un fantassin ariné (C), des soldats italiens (A).

temps, et se trouvant prête à se révolter, Boucicault voulut se faire au dehors des amis plus puissants que le seigneur de Pise. Il lui persuada que la possession de cette ville était incertaine, qu'il pouvait la perdre à la première attaque, qu'au jour du danger, Gênes ne pourrait peut-être plus le secourir, et qu'enfin il serait mieux de vendre la seigneurie aux Florentins. GabrielMarie, se sentant peu soutenu dans Pise, accepta la proposition. Le marché fut conclu moyennant 206,000 florins. La moitié fuť donnée à Boucicault, qui s'empara de l'autre moitié, lorsque Gabriel-Marie, accusé d'un complot contre les Français, périt sur un échafaud en septembre 1408.

Les Florentins étaient maîtres de Pise et de la citadelle depuis le 31 août 1405. Une révolte les en chassa. Après un long siége, ils y rentrèrent le 9 octobre 1406, et ils y commandèrent jusqu'à l'époque où Charles VIII Y passa, quand il se rendit à Naples, à la fin du XVe siècle.

Nous avons laissé Naples se débattre entre les deux régentes, gouvernant au nom de deux enfants. Enfin Ladislas, fils de Charles III, avait vu le parti de Durazzo se relever de son profond abaissement. En 1399 les grands barons, qui avaient montré le plus de zèle pour la première maison d'Anjou, passèrent sous les drapeaux de Ladislas, et Naples lui ouvrit ses portes. Charles, frère de Louis II, s'était retiré dans le château neuf, où il avait été assiégé. De son côté, le roi Louis était bloqué à Tarente. Après une longue résistance. et de vains efforts pour persuader aux Napolitains que les droits donnés par la reine Jeanne II étaient les meilleurs, les deux princes français avaient été contraints de fuir et de se retirer en Provence. Suivant la coutume des temps, Ladislas traita avec rigueur les vaincus, et en fit conduire plusieurs au supplice. Bientôt il se vit appelé, comme son père Charles III, à monter sur le trône de Hongrie, à la place de Sigismond, que des conjurés avaient déposé. Mais ce dernier, recouvrant

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