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2.° Révolu

tion dans la po➡

Diavolo lui-même tomba entre les mains du parti vainqueur, et fut exécuté à Naples, le 10 novembre 1806.

Le second événement que nous avons à raliq. de la Prusse. conter, comme suite de la paix de Presbourg, est la révolution qui s'opéra dans la politique du cabinet de Berlin.

Ce cabinet avoit résisté à tous les efforts qu'on avoit faits, d'un côté, de la part de la GrandeBretagne et de la Russie, et, de l'autre, de la part deBuonaparte, pour l'entraîner dans la guerre de la troisième coalition. Une conférence qui avoit été tenue à Brunswick, au mois d'août 1805, entre le duc régnant, feld-maréchal au service de la Prusse, et les ministres comte de Schulenbourg et baron de Hardenberg, avoit confirmé le roi dans ses dispositions pour maintenir son système de neutralité. Les offres que lui fit Buonaparte dans une lettre que l'aidede-camp Duroc porta à Berlin le 1er septembre, ne purent nullement ébranler cette résolution. Le roi déclara qu'il maintiendroit la tranquillité dans le nord de l'Allemagne, et qu'il tireroit une ligne de neutralité, laquelle comprendroit la Saxe, la Franconie, une partie du cercle du Haut-Rhin, la Hesse et la Westphalie; le 8 septembre, il ordonna de rendre mobiles 60 bataillons et 65 escadrons, et le 20 du même mois cet ordre fut étendu à toute l'armée. Les frontières de la monarchie du côté de la Russie furent garnies par un cordon.

Le 8 octobre 1805, un corps de 20 à 25,000 Russes, commandé par le comte de Tolstoï, débarqua dans la Pomeranie suédoise. C'étoit le corps dont, d'après son annonce, le roi de Suède devoit prendre le commandement. Ces troupes se tinrent, pendant quelque temps, dans l'inaction, probablement parce qu'on attendoit l'issue qu'auroient les négociations qui avoient été entamées avec la Prusse, et la décision de cette puissance sur le parti qu'elle avoit à dre dans les conjonctures. Cette décision, qui paroissoit douteuse, fut précipitée par la conduite arrogante de Buonaparte,

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Nous avons parlé de la violation du territoire prussien en Franconie par les armées de Buonaparte. Cet événement excita à Berlin toute l'indignation qu'une insulte aussi grave devoit inspirer à un prince indépendant. Le ministre de Buonaparte à cette cour remit une note par Jaquelle il tenta de justifier la conduite de son maître. Le cabinet prussien ne l'a pas publiée, mais on peut juger de son contenu par la réponse que le baron de Hardenberg adressa, lę 14 octobre, à M. Laforêt et au maréchal Duroc, qui étoit encore à Berlin. Comme c'est une des pièces que le gouvernement de Buonaparte a eu intérêt de soustraire à la connoissance du public, nous allons l'insérer ici :

Voy. Vol. VII, p. 400.

Le roi me charge de faire connoître ce qui suit à S. E. M. le maréchal Duroc et à M. Laforest, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. l'empereur des François.

S. M. ne sait si elle doit s'étonner davantage des violences que les armées françoises se sont permises dans ses provinces, ou des argumens inconcevables par lesquels on prétend aujourd'hui les justifier. La Prusse avoit proclamé la neutralité; mais, fidèle jusqu'au bout à ses engagemens antérieurs, dont tout l'avantage désormais étoit pour la France, elle leur avoit fait des sacrifices qui pouvoient compromettre ses intérêts les plus chers. Cette probité toujours la même, cette relation qui, sans rien coûter à la France, lui valoit sur des points essentiels une sécurité précieuse, de quel prix les a-t-on payées ?

Justement jaloux d'une considération qui est due à sa puissance comme à son caractère, le roi n'a lu qu'avec un sentiment dont il voudroit inutilement se défendre, la dépêche justificative communiquée par la légation françoise à son cabinet.

On s'y appuie de l'exemple des dernières guerres et de l'analogie des circonstances, comme si les exceptions admises alors n'avoient pas été fondées sur des transactions positives, annullées depuis longtemps par la paix! comme si l'empereur s'étoit rappelé ces transactions lorsqu'il prit possession du pays d'Hanovre, d'un pays qu'il avoit mis tant d'années sous la tutelle de la Prusse! On allègue ignorance de nos intentions, comme si l'intention n'étoit pas ici dans la nature de la chose, tant que le contraire n'est pas stipulé! comme si les protestations solennelles des autorités de la province et du ministre de S. M.

auprès de S. A. Electorale de Bavière n'eussent pas proclamé suffisamment ce qui n'avoit pas besoin de l'être, et que moi-même, la carte à la main, dans. mes conférences avec S. E. M. le maréchal Duroc et M. de Laforest, je n'eusse pas dès long-temps déclaré l'inadmissibilité d'aucun passage de troupes à travers les marggraviats, en leur indiquant la route de communication que la Bavière s'est stipulée comme la seule où les marches n'auroient pas d'obstacles! On observe que, dans des choses aussi graves, il faut s'expliquer catégoriquement, comme si les devoirs de l'explication appartenoient à celui qui repose tranquillement sur la foi d'un principe, et non à celui qui se propose de le renverser! Enfin, on prétexte des faits qui n'ont jamais existé que dans des rapports infidèles; et, en prêtant aux Autrichiens des torts qu'ils n'ont jamais eus, on ne fait qu'appeler la réflexion du roi sur le contraste de leur conduite envers lui et de celle des armées françoises.

Le roi eût pu tirer de ce contraste des conclusions plus graves sur les intentions de l'empereur; il se borne à penser que S. M. I. a eu des raisons, du moins, d'envisager les engagemens positifs qui ont existé entre elle et la Prusse, comme n'ayant plus de prix à ses yeux dans les circonstances actuelles ; et lui-même, par conséquent, à la veille peut-être de tout sacrifier au respect de ses promesses, il se considère aujourd'hui comme libre de toutes obligations antérieures au moment présent.

Rendu ainsi à cet état de choses où l'on n'a plus d'autres devoirs que ceux de sa propre sûreté et de la justice universelle, le roi n'en prouvera pas moins que les mêmes principes l'animent toujours.

Voir l'Europe partager la paix qu'il aspire à conserver à ses peuples, tel sera son unique vou. Contribuer de tous ses moyens à l'y ramener sur un pied stable, et consacrer à ce grand ouvrage sa médiation active et ses soins les plus assidus, tel sera son premier devoir.

Mais entravé de tous les côtés dans ses intentions généreuses, le roi ne peut plus s'en rapporter qu'à lui-même du soin de veiller à la sûreté de ses peuples. Sans obligations désormais, mais aussi sans garanties, il se voit contraint de faire prendre à ses armées les positions qui deviennent indispensables pour la défense de l'état.

En priant S. E. M. le maréchal Duroc et M. de Laforest de transmettre ces explications à S. M. I., j'ai l'honneur de les assurer de ma haute considé– ration.

A Berlin, le 14 octobre 1805.

Signé HARDENberg.

Cette déclaration, pleine de dignité, fut suivie d'actions. Le gouvernement prussien fit entrer, le 26 octobre, des troupes dans l'électorat d'Hanovre, dont la régence fut rétablie. On ne savoit alors si cette mesure étoit dirigée contre les François, qui, à l'exception d'un petit corps, commandé par le général Barbou, avoient quitté ce pays, ou si le but de la Prusse étoit de prévenir que les troupes russes de la Poméranie, qui s'étoient mises en mouvement le 26 octobre, suivies par les Suédois commandés par le roi, n'entrassent dans l'électorat; mais on vit bientôt

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