Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Paix de Ryswick. et à l'Angleterre.

[ocr errors]

Traités de commerce favorables à la Hollande
Suppression de la capitation.

[ocr errors]

Résultat des

[ocr errors]

affaires extraordinaires faites pendant la guerre; revenus et dépenses après la paix. Abandon des comptes généraux du trésor. Embarras de l'administration au commencement de la guerre pour la succession d'Espagne.-Restitution forcée obtenue des traitants. - Elévation du tarif des lettres et rétablissement de la capitation. - Révolte dite des Camisards dans les Cévennes. Droits d'insinuation et de centième denier. Offices, emprunts, aliénations, loteries. Altération des espèces. - Billets de monnaies.-Autres valeurs créées sans contrôle par tous les comptables et par les fermiers des impôts. · Caisse des emprunts. Suspension des paiements et spéculation des comptables sur les effets publics. Obstacles au renouvellement du bail des fermes générales. Les troupes, laissées sans solde, font ouvertement la contrebande du sel. Abandon des marchés par les fournisseurs, à l'ouverture d'une nouvelle campagne. Situation désespérée des finances. — M. Desmaretz, neveu et élève de Colbert, accepte le contrôle généSes premières opérations pour assurer le service des armées. De nouvelles combinaisons pour une campagne suivante sont dérangées par une disette. — Propositions de paix faites par Louis XIV et rejetées par les alliés. Secours inespéré dû au commerce maritime. Nouvelles transactions avec les comptables. Conditions humiliantes opposées à de nouvelles propositions de Louis XIV. — Projet d'une dîme royale attribué au maréchal Vauban. - Nouvel impôt général du dixième des revenus; appel de Louis XIV aux Français, et son effet. Victoire de Denain. Paix générale, et ses conditions. Nouveaux traités de commerce contraires aux intérêts de la France. Continuation du dixième et de la capitation après la paix. Les receveurs généraux substitués, pour les affaires extraordinaires, aux traitants, que l'on persécute. Charges d'inspecteurs des finances créées et non vendues. Continuation de la pénurie du trésor. - Réduction des rentes. Discrédit. Etat critique du royaume.

ral.

[ocr errors]

-

[ocr errors]

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors][merged small][merged small][merged small]
[merged small][ocr errors]

1683-1684. Le bombardement d'Alger, ordonné pour réprimer les pirateries de cette régence; celui de la ville de Gênes, en punition de ce qu'elle ouvrait

son port aux prises faites par les. Barbaresquos; suivis rent de près la mort de Colbert. Ces expéditions, justes autant qu'utiles, puisqu'elles ne se dirigeaient que contre les ennemis du commerce français, étaient accompagnées d'agressions contre tous les états voisins du royaume; et le roi, qui cédait pour les entreprises militaires aux conseils de Louvois, continuait de se livrer sans contradicteur à son goût pour le faste et les bâtiments. Une disette ajouta à ces causes de dépenses, en forçant le gouvernement d'acheter des bles dans l'étranger; et la misère que cet événement porta dans les campagnes produisit l'embarras du trésor, en ralentissant la rentrée des impôts. Bientôt une mesure funeste que la résistance constante de Colbert avait éloignée, la révocation de l'édit de Nantes, allait faire éprouver des pertes plus sensibles à l'état, en le privant à la fois d'un nombre infini de familles laborieuses, de leurs capitaux et de leur industrie plus précieuse

encore.

Soit que les hommes qui succédèrent à Colbert méconnussent la sagesse des principes au moyen desquels ce ministre avait deux fois rétabli les finances, soit qu'il n'appartînt qu'à un esprit supérieur de faire u heureux emploi de ces principes, en apportant da leur application les combinaisons et les méthodes avaient élevé les revenus, et trouvé dans les monats de besoin des ressources extraordinaires, sans rapre, l'équilibre introduit dans les impôts, les plusaines maximes d'administration ne survécurent pas a grand homme qui les avait tracées. Les ministre qui y renoncèrent sans nécessité, entraînés bienot par des

[ocr errors]

1.

dépenses hors de proportion avec les ressources, retombèrent dans la routine des expédients dont l'expérience des temps antérieurs avait démontré les vices et les funestes conséquences; et la France apprit qu'une fois encore les tributs allaient être mesurés non à la richesse mais à la patience des peuples.

Malgré la gêne que la disette avait répandue dans les campagnes, dans l'année qui suivit la perte de Colbert, les tailles et leurs accessoires éprouvèrent une augmentation de plus de six millions, et on ajouta aux dettes de l'état un million de rentes en augmentation de gages, et trois millions deux cent mille livres en rentes constituées au denier dix-huit. Afin d'assurer cette der nière opération, on eut recours à un moyen que les circonstances les plus impérieuses auraient à peine justifié on proposa aux acquéreurs des rentes au denier vingt, créées du temps de Colbert, de les convertir au denier dix-huit, moyennant qu'ils prendraient part au nouvel emprunt, dont la constitution, par ce moyen, était réellement au denier seize. Ce dangereux exemple d'élever les intérêts d'une dette déjà constituée eut pour prétexte l'intention d'accorder un traitement égal à tous les sujets (1).

[ocr errors]

A ces coûteuses ressources succéda l'aliénation dé quelques parties du domaine, mais à titre d'engagement et pour quatre années seulement; puis, un prêt obtint aux titulaires de charges et d'offices le renouvellement du droit d'annuel, dont l'acquittement conférait la survivance, mais sans distinction, cette fois,

(1) Forbonnais, année 1684.

des officiers qui avaient été privés par Colbert de cette faculté, dans la vue de supprimer leur emploi par extinction.

Le clergé jouissait depuis plusieurs années du privilége de payer pour ses biens une subvention annuelle et fixe de treize cent mille livres. Dans les moments difficiles, cet ordre accordait, à titre de don gratuit, une certaine somme, qui avait été portée, dix années auparavant, à quatre millions. Cette fois, on lui en demanda trois. Il les accorda; mais il fut convenu qu'à l'avenir, et en quelque occasion que ĉe pût être, il ne lui serait rien demandé, attendu son extrême pauvreté. La convention ne fut pas long-temps respectée par les ministres; «<et, dit M. de Forbonnais, probablement les << affaires du clergé se rétablirent, car il paya dans la sui<«<te de plus grandes sommes qu'il n'avait encore fait. »

1686-1688. L'agriculture cependant obtint pour l'intérieur la libre circulation des grains et la liberté de l'exportation hors du royaume, en même temps qu'une réduction sensible sur les droits auxquels les vins et les eaux-de-vie étaient assujettis. Si l'industrie ne recevait plus les encouragements qui avaient concouru à son développement rapide, on veillait encore du moins à sa conservation par des mesures qui se rapprochaient des préceptes laissés par Colbert. On éleva le droit à l'entrée sur les objets qui ne pouvaient pas encore soutenir la concurrence étrangère, tels que les étoffes de laine et de fil que les Hollandais livraient à meilleur compte que celles de nos fabriques; et les soieries que la ville de Lyon était en possession de fournir à l'Espague et à l'Italie obtinrent une diminution des droits à

l'exportation. Dans un règlement général concernant les douanes on réunit les principales dispositions des précédentes ordonnances, augmentées de formalités et par conséquent d'entraves nouvelles que les fermiers réclamaient. Cette loi maintenait expressément les entrepôts pour les marchandises étrangères; mais, peu de temps après, à la sollicitation de ces mêmes fermiers, le conseil prononça la suppression des entrepôts dans les ports et celle du transit, sous prétexte que ces institutions nuisaient à la fois au commerce français et aux fermes du roi, par les facilités qu'elles pro'curaient à la fraude. Ainsi, l'influence de traitants avides sur un conseil inhabile priva la France de créations sur lesquelles Colbert voulait fonder la prospérité commerciale de son pays (1).

1688. A cette époque éclata la guerre la plus sérieuse que la France eût encore soutenue sous ce règne.

Le stathouder Guillaume avait formé le projet d'enlever la couronne d'Angleterre à Jacques II, son beaupère, allié de Louis XIV. Dans la vue d'éviter les obstacles que le monarque français pouvait mettre à l'accomplissement de ses desseins, il résolut de lui opposer toutes les forces de l'Europe, Les princes du continent, inquiétés par l'occupation de Strasbourg, par d'autres actes d'agression que les troupes ou les commissaires de Louis XIV avaient commis, et aussi

(1) Mémoires sur les impositions, par Moreau de Beaumont, t. 3.Forbonnais, années 1685 et 1687. Ordonnance de février 1687 et Arrêt du conseil du 9 mars 1688.

« ZurückWeiter »