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<«< Cher aigle! que ces baisers retentissent dans le

« cœur de tous les braves!

«< Adieu, mes enfants!!!»

partient l'honneur de le remettre au roi ou au ministre de la guerre.

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Adieu, mon cher général, conservez-moi votre affection, et comptez sur mon sincère attachement.

« GÉNÉRAL DROUOT. »

A Nancy, le 27 janvier 1834.

Le général Petit attendait une occasion solennelle pour faire ce dépôt, et se séparer du vieux compagnon de sa gloire: elle s'est présentée. Ce drapeau sera placé aux Invalides, sur le tombeau de Napoléon, à côté de ses armes, remises au roi par le général Bertrand... L'épée d'Austerlitz et le drapeau de Fontainebleau! quel vaste champ de méditations !...

Nous avons vu, nous avons touché ce drapeau, et nous avons lu, à travers ses couleurs pâlies par le temps, ces inscriptions: d'un côté :

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Pendant que l'empereur parlait, ces vieux guerriers, brunis au feu de quarante batailles, attachaient sur lui des yeux avides et mouillés de larmes; et leurs lèvres, agitées d'un tremblement convulsif, semblaient aspirer et répéter chacun de ses accents: c'était encore la grande voix d'Austerlitz, d'Iéna, de Wagram, d'Eylau, de Friedland, de la Moskowa, de Montmirail; et toutes ces victoires semblaient là, debout, à ses côtés. Aussi, lorsqu'il embrassa l'aigle, un enthousiasme frénétique s'empara des soldats; il n'en est pas un, non pas un, qui, dans ce glorieux délire, n'eût versé à l'instant même, sous les yeux de son ancien général, le reste de sang que la guerre avait épargné... De toutes parts, ce n'étaient que transports, larmes, cris, sanglots... Napoléon, calme au milieu de tant de désespoirs, s'arrache à ce spectacle déchirant; à ses serviteurs qui baisent ses mains et ses habits; au général Petit qui le conduit en pleurant jusqu'à sa voiture, où déjà l'attendait le général Bertrand. Il part, et Fontainebleau se couvre de deuil, et le silence succède à cette grande scène, qu'il n'est donné à aucun langage humain de reproduire dans toute sa dignité 1.

1 Un an plus tard, le 20 mars 1815, Napoléon, dans cette

Napoléon eut l'île d'Elbe pour prison, SainteHélène pour tombeau... La France prépare son apothéose!

même cour du Cheval-Blanc, passait en revue ces vieux grenadiers qui l'avaient accompagné à l'île d'Elbe, et qui le ramenaient aux Tuileries.

CHAPITRE VIII.

LOUIS - PHILIPPE Ier.

Trois choses rappellent le souvenir de Louis XVIII dans le palais de Fontainebleau: Il a terminé la galerie de Diane;

Il a fait graver en lettres d'or une inscription qui fixe la date de ces travaux à la XXVIII® année de son règne!

On a tracé, par son ordre, sur le guéridon du cabinet où Napoléon a abdiqué, les lignes qu'on va lire :

« Le cinq avril dix-huit cent quatorze, Napoléon BONAPARTE signa son abdication sur cette table, dans le CABINET DE TRAVAIL DU ROI, le 2o après la chambre à coucher, à Fontainebleau!!! »

Charles X, son successeur, n'a laissé aucunes traces de ses voyages dans cette belle résidence, où l'attirait uniquement le plaisir de la chasse.

Mais le prince qui avait restauré avec tant d'éclat le palais de Louis XIV ne pouvait laisser dans l'abandon les antiques magnificences du palais de François Ier. Louis-Philippe a consacré Versailles à la gloire; il a rendu aux arts Fontainebleau. Secondé par d'habiles architectes et par des artistes distingués, il a réparé les injures des temps; il a rajeuni la gloire du Primatice, du Rosso, de Nicolo dell' Abbate, d'Ambroise Dubois ; et il a fait revivre leurs chefs-d'œuvre, à demi rongés par les siècles, ou ensevelis sous la poussière. La galerie de Henri II s'est parée de nouveau de ses belles peintures et de toutes les pompes de la mythologie; la Porte dorée, rétablie dans sa première splendeur, semble, comme en 1539, attendre l'arrivée de CharlesQuint; Alexandre le Grand, avec ses exploits et ses faiblesses, a repris possession de l'Escalier du roi; la Salle des gardes, près du vieux Pavillon de Saint-Louis, a été décorée de devises et d'armoiries qui indiquent les divers possesseurs du palais; et devant la belle cheminée de

MM. Fontaine, Dubreuil, Abel Pujol, Allaud, Picot, Munich.

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